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Portrait de Yann Neuhaus

PORTRAITS ALUMNI

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02.15.2022

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Portrait 


Diplômé en informatique de l’école d’ingénieur de Belfort (UTBM) en 1999, j’ai commencé à travailler en Suisse la même année en tant que consultant dans les bases de données relationnelles. Ma carrière à Bâle, chez Trivadis (une société de services IT Suisse), s’est très bien passée, j’ai pu faire évoluer mon profil d’ingénieur très rapidement pour atteindre en 2007 le titre de principal consultant. À partir de 2008 je fus à la recherche de nouveaux horizons et de nouveau challenges, c’est pour cela que j’ai rejoint l’EM de Strasbourg en 2009 (Master M2 ingénierie d’affaires). J’ai été diplômé en 2010, l’année à laquelle j’ai également décidé de me mettre à mon compte avec 3 collègues de travail qui sont devenus mes associés : David Hueber (le groupe CEO actuel de dbi services et de Sequotech) , Grégory Steulet (le CFO) et Hervé Schweitzer (le CTO)

À quatre actionnaires principaux, nous avons créé dbi services, spécialisé dans les plateformes de données électroniques (bases de données relationnelles, gestionnaires de documentations électroniques, Big Data, etc …).

 

Le pitch de votre poste ?

J’ai été CEO de dbi services de 2010 à 2017. J’occupais en parallèle le rôle de Directeur commercial, de chef d’équipe, etc … En 2017 nous nous sommes « réorganisés », j’ai pris la présidence du conseil d’administration, gardé la Direction Commerciale (Chief Sales Officer) et notre COO a pris le rôle de CEO. Depuis fin 2020, nous sommes associés à un Familly Office de Zürich qui a l’ambition de développer un groupe IT d’envergure en Suisse et en Europe. J’ai donc pris, à leur côté, la vice-présidence du conseil d’administration pour développer ce groupe, nommé Sequotech (https://www.sequotech.com) sur la base de notre société, dbi services. Nous venons de procéder à notre première acquisition et le groupe emploie actuellement 150 personnes. Mon rôle actuel est clairement un rôle de conseiller stratégique pour nos investisseurs qui apprécient mes connaissances techniques, mon réseau, mais également mon expérience d’entrepreneur pour développer le groupe que nous détenons en commun.


Pourquoi avoir choisi d’entreprendre/ travailler dans ce secteur ?

La question ne s’est jamais posée, l’informatique a toujours été mon centre d’intérêt principal, et même dans un rôle plus stratégique, il est toujours question de servir au mieux nos clients et partenaires avec les compétences adaptées. Nous accompagnons nos clients dans leur transformation digitale, même la stratégie s’imprègne de cette devise.

 

Des obstacles sur la route ?

En 2010 dbi services a été créée après la crise financière de 2008, ce fut un avantage en terme de développement, car nous profitions de nouveaux marchés. En effet, les acteurs/prestataires en place étaient très souvent remis en question par les directions informatiques. Ces dernières devaient trouver de nouveaux modèles plus efficaces et plus pertinents. Par contre, impossible de trouver des investisseurs prêts à mettre le capital de départ pour démarrer la société, c’est pourquoi nous avons dû tout financer nous-même. Ce fut un risque important pour nos familles, mais cela en valait la peine.

 

Votre vision de ce marché pour demain ?

La pandémie a accéléré un phénomène qui était déjà en cours avant 2020 : la digitalisation de l’économie et de toutes formes de transactions. Même les secteurs les plus conservateurs se mettent au digital et n’ont plus le choix. Ce phénomène va encore s’accélérer et le Cloud va proposer un ensemble de services auxquels certaines sociétés n’auraient jamais pu accéder. La demande en prestation informatique va augmenter et le défi des années à venir sera de trouver les ressources en personnel pour couvrir tous les besoins, l’informatique s’est démocratisée et nous formons certainement trop peu de personnels qualifiés. Les jeunes se « détachent » des métiers de l’informatique.

 

Des résultats à donner ici et maintenant ?

Notre société dbi services s’est développée avec une croissance à 2 chiffres ces 5 dernières années, la pandémie n’a rien changé, au contraire notre croissance s’est accélérée (les systèmes de plateformes de données électroniques devenant de plus en plus importants). En 2022 nous passerons à une croissance encore plus rapide via les acquisitions que nous venons de réaliser et qui se poursuivront.

 

Que retenez-vous de votre formation à l’EM Strasbourg ? Que vous a-t-elle apporté dans votre carrière ? et pour vous personnellement ?

C’est tout simple : c’est à l’EM de Strasbourg que j’ai pris conscience que je pouvais mettre ma motivation et mes compétences au service de ma propre société plutôt qu’au service d’une société dans laquelle je ne me reconnaissais plus. L’EM de Strasbourg m’a permis d’emmagasiner la confiance et l’énergie nécessaire à me lancer. Cerise sur le gâteau, j’y ai rencontré le futur chef de mon équipe commerciale (Pierre-Yves Bréhier – mon « Head of Sales » qui est à mes côtés depuis 2013). Je dois beaucoup à l’EM de Strasbourg même si je n’y ai passé qu’une année, pour rendre l’appareille j’ai participé l'année dernière au Jury des concours ECRICOME.

 

 

Quel(s) souvenir(s) gardez-vous de votre école ? 

4 « évènements » importants m’ont « marqués » :

  • Mon mémoire sur un sujet qui nous a beaucoup servi dans la création de dbi services : la mise en place de la certification ISO 20000 et la valeur ajoutée que de telles certifications ISO apportent aux entreprises
  • Un business plan sur une marque fictive de bière (nous devions représenter le développement d’une brasserie fictive qui nous appartient). Ce fut un projet très intéressant sur le plan technique mais également humain au sein de l’équipe projet que nous avions constituée.
  • Dans le commerce : ne jamais donner de discount ou un avantage au client sans une contrepartie
  • La vidéo sur la chance qui nous a été montré durant la dernière semaine, elle m’a marqué, voir « habité »: https://www.youtube.com/watch?v=OoF-_1YKjSU - Philippe GABILLIET, Docteur en Sciences de Gestion, Professeur Associé et Directeur Académique du Executive European MBA (biograpphie: http://escpeuro.pe/1abfHed), campus Paris ESCP

 

Quelle est votre implication dans le réseau alumni EM Strasbourg ? Où comment pensez-vous vous impliquer dans les prochains temps ?

Je participe autant que je peux aux rencontres organisées par les expatriés Suisses diplômés de l’EM à Zürich. Étant moi-même binational (Franco-Suisse) je rencontre ces ex-EM de temps à autre et la dernière rencontre post-confinement (de l'été 2021) fut un succès. Ce fut un vrai plaisir d’échanger, nous avons eu de très intéressantes discussions.

 

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants : qui souhaiteraient suivre la même voie que vous ?

Bien regarder la vidéo sur la chance (cf ci-dessus) et surtout s’assurer d’avoir un réseau solide autour de soi. J’y suis arrivé car j’avais à côté de moi 3 associés de confiance qui furent impliqués autant que moi. Mais surtout ils avaient, eux aussi, tout intérêt à ce que le projet fonctionne. C’est bien d’être dans une certaine mesure un « leader » mais attention à laisser de la place aux autres et à ne pas trop tirer la couverture vers soi. Ce que nous avons réalisé tous les 4, aurait été impossible tout seul, c’est tout simple.

Être trilingue est un vrai plus, mais quadrilingue c’est encore mieux ! Depuis 3 ans j’apprends donc l’italien, pour passer mon B1 cette année. Je maitrise couramment le français, l’allemand et l’anglais, l’italien viendra donc bientôt compléter le portefeuille de langues.

Idéalement il faut aussi une famille et surtout un conjoint qui vous soutienne dans vos projets…

 

Travailler et vivre autrement aujourd’hui, est-ce possible selon vous ? (Quête de sens, en accord avec ses valeurs, des besoins profonds) des pistes ?

Absolument et c’est même essentiel. Après la réussite professionnelle et après le confort qui pourrait s’installer il est indispensable de savoir à quoi l’on aspire et ce dont on a besoin. J’en suis à la troisième phase de ma carrière après le consulting et la Direction « pure et dure », je suis maintenant dans un rôle stratégique qui me convient parfaitement. Mais à côté du travail il devient primordial de savoir ce sur quoi on a envie d’investir du temps et quelles sont les valeurs qui nous animent, je peux difficilement donner des pistes, mais il est important de mener une réflexion sur ces points.

 

Quels sont vos projets ? 

En premier lieu réussir à développer Sequotech que nous avons lancé avec notre partenaire financier. Il s’agira de développer ce groupe IT, mais également de préparer l’avenir sur un plan plus privé. La quête du sens donné à son travail est en effet primordiale, nous y travaillons en interne chez dbi services, mais à titre personnel nous ne pouvons pas nous affranchir d’une réflexion plus profonde. Il est également essentiel de comprendre que pour faire du bien autour de soi (en donnant de son temps, du soutien financier ou des donations aux associations par exemple), il convient d’être bien dans sa peau à l’aise avec ses aspirations.


 Votre linkedIn:

https://www.linkedin.com/in/yannneuhaus/

 


Par Stéphanie Lesault

Ich mag
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