En sortant de l’Iecs en 1985 je me suis associé avec le patron de l’agence de pub où j’avais effectué mon stage de 3ème année, ai rapidement constaté que je n’étais pas mûr sur le plan commercial et ai rejoint le groupe américain Dun & Bradstreet où j’ai beaucoup appris en participant au développement d’une vaste base de données d’expériences de paiement destinée à tenter d’assainir le marché français du crédit interentreprises. 

J’ai consacré l’année 1989 à un tour du monde en routard : Asie, Pacifique, Amérique centrale. 

Puis ai exercé pendant 4 ans le métier de « chasseur de têtes »(cadres dirigeants et commerciaux) dans une filiale du groupe Havas avant de rejoindre l’Adira (agence de développement économique d’Alsace) fin 1993. J’en suis le directeur général depuis 14 ans. 

Le pitch de votre poste ?

Avec une équipe d’une trentaine d’experts, et forts de la confiance des principaux dirigeants politiques alsaciens, nous nous efforçons d’accompagner les grandes entreprises de l’industrie et du tertiaire supérieur dans leurs projets de développement en Alsace, avec comme priorités l’emploi et l’investissement durables sur nos territoires urbains et ruraux. 

Pourquoi avoir choisi d’entreprendre dans ce secteur ?

J’ai répondu en 1993 à une annonce de recrutement dans les Dernières Nouvelles d’Alsace, qui titrait « devenez l’ambassadeur économique de l’Alsace à l’international » : pour l’amoureux de ma région que j’étais et que je suis toujours, il était impossible de résister... 

Votre vision de ce marché pour demain ?

L’Adira a 70 ans. Tant qu’il y aura besoin d’orienter les entreprises dans le labyrinthe des dispositifs publics, de leur simplifier la vie, d’accélérer les choses, de créer du contact et du lien territorial, il y aura une place pour nous. Ça peut durer longtemps...

Des résultats à donner ici et maintenant ?

477 projets d’entreprise accompagnés par l’Adira ont abouti en 2020. Ils représentent 1,4 milliards d’euros d’investissement en Alsace et un potentiel de 3.000 créations d’emplois. 12 sites menacés ont pu être sauvegardés, sur lesquels un total de 1.000 jobs étaient en jeu. 

Quel(s) souvenir(s) gardez-vous de votre école ? 

Je garde un souvenir heureux de ces années. Je m’y suis fait des amis pour la vie, y ai rencontré la mère de mes enfants, ai commencé à voyager...et beaucoup fait la fête...

Quelle est votre implication dans le réseau alumni EM Strasbourg? où comment pensez-vous vous impliquer dans les prochains temps ?

Je me suis beaucoup impliqué dans l’école, ai présidé un temps l’association « des Anciens », comme on disait à l’époque, ai participé au conseil d’administration, à la « Fondation », aux comités qui recevaient les auditeurs pour les accréditations, aux préparations des journées de l’économie alsacienne... Je reste ambassadeur de mon école en toute circonstance. 

Votre définition de l’influence ?

Avoir accès aux décideurs, en confiance, et pour certaines choses pouvoir décider soi-même, en s’assurant d’agir à long terme, dans l’intérêt commun. 

Quels sont vos projets ? 

Poursuivre l’effort au service des entreprises et des territoires car nous sommes au cœur de la crise puis transmettre, parce que dans la longue histoire de l’Adira je ne suis qu’un passeur. A titre personnel, je vise des sommets montagnards dans les Alpes et l’Himalaya. 

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants : qui souhaiteraient suivre la même voie que vous ? 

Prendre son temps. Rechercher la rencontre. Donner avant de vouloir recevoir. Servir et ne pas se servir. Travailler sérieusement sans se prendre au sérieux. 

Que vous reste-t-il à apprendre ? 

Tout. 

Un défi pour demain ?

Vivre. 

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Par Stéphanie Lesault