Retour aux actualités
Article suivant
Article précédent

Portrait de Gaël BARD GRAND PRIX VIE ALLEMAGNE

PORTRAITS ALUMNI

-

15/07/2021

En tant qu’Alsacienne, originaire de Colmar, j’ai pu profiter très tôt d’un apprentissage de la langue allemande qui m’a suivi pendant toute ma scolarité et mon début de vie active. Au lycée, je choisis de faire une section Abibac avec des cours d’histoire géographie exclusivement en allemand et des cours de littérature et culture allemandes à raison de 8h par semaine, une immersion très intensive ! En parallèle je m’engage dans une filière scientifique et décroche donc un baccalauréat scientifique mention très bien et un Abitur. Ce sésame me permet d’entamer des études d’architecture à Strasbourg qui m’amènent, après une licence entre la France et l’Espagne (Licence 3 à l’Universidad Polytecnica de Valencia), à effectuer un double-master franco-allemand avec la faculté d’architecture de Dresde. Je profite ensuite d’une année de césure avant la M2 pour entreprendre un long stage en cabinet d’architecture, continue à m’imprégner de la culture allemande et reviens à Strasbourg, après 3 ans à l’étranger, pour rendre mon projet de fin d’études d’architecture et obtenir ainsi les grades d’architecte diplômé d’Etat et de Diplom Ingenieur in Architektur. Cette double-casquette m’encourage à suivre une formation managériale afin de comprendre le monde de l’entreprise et je m’engage dans un MAE (Master en Administration des Entreprises) à l’EM Strasbourg. Grâce à ce cursus intégré de 6 mois, je découvre les bases du management, de la comptabilité à la gestion de projet, du management des connaissances au marketing et m’offre de nouvelles perspectives de travail : Un stage de 3 mois étant requis pour décrocher ce master, je m’intéresse au Volontariat International en Entreprise (VIE) à faire valoir comme stage et me tourne tout naturellement vers l’Allemagne. De cette façon, j’envisage de finaliser cette filière managériale tout en mettant un premier pied dans la vie active outre-Rhin.

 

Vous avez choisi de faire un VIE, expliquez-nous ce que c’est et en quoi cela consiste ?

Le VIE ou Volontariat International en Entreprise est un contrat de travail subventionné par l’Etat français pour inciter les entreprises en France à s’exporter en employant de jeunes profils. Via la plateforme Civiweb, il permet de mettre en relation des jeunes diplômés (- de 28 ans) désireux de travailler à l’étranger avec des firmes qui souhaitent tenter l’aventure de l’export ou conforter leurs filiales en dehors de France avec tous types de missions pour

Une durée minimale de 6 mois, reconductible jusqu’à 24 mois. 

Une fois la candidature retenue, l’entreprise propose généralement une période d’intégration en France ou dans sa structure à l’étranger, ce qui nous permet de cerner les enjeux de la mission et de tisser des liens avec l’entreprise afin que le travail à distance se déroule le mieux possible. Concrètement, un VIE peut occuper un poste de Business Developer, d’Analyste ou de Contrôleur de Gestion, d’Ingénieur technico-commercial ou d’affaires, de Chargé de mission dans un domaine spécifique pour une grande firme ou une PME. Le spectre est très vaste et chacun peut y trouver son compte, selon le pays dans lequel nous nous projetons ou le profil de mission qui nous intéresse ou nous correspond. 

 

Comment se passent les démarches pour faire un VIE ? est-ce facile ? 

Afin de comprendre le VIE, j’ai d’abord participé à une réunion d’information organisée à l’Université de Strasbourg par Business France, l’organisme qui s’occupe des VIEs. Une fois convaincue par cette initiative, j’ai navigué selon mes critères de recherches (dans mon cas par pays, l’Allemagne) sur la plateforme Civiweb où sont répertoriés les postes de VIE existants et ai trouvé l’annonce de mission de Business Developer que j’occupe actuellement. Un profil en ligne est ensuite à remplir, avec CV et autres documents ou diplômes nécessaires puis une mise en contact est possible si le profil retient l’attention. Il est cependant possible de bâtir sa propre mission en proposant de manière proactive à une entreprise qui nous plaît un contrat VIE si celle-ci dispose déjà de filiales à l’étranger par exemple. 

En fonction du projet et des ambitions de chacun, cette démarche peut être aisée ou laborieuse, comme tout autre interface de recherches d’emploi en ligne, sauf que le marché du travail VIE est à destination de jeunes diplômés et basé à l’étranger !

 

Comment se démarquer des autres pour être recruter ? 

Ma maîtrise de plusieurs langues, mes expériences à l’étranger et ma double casquette d’architecte-manager ont été déterminantes dans mon recrutement. L’allemand courant était exigé car mes prospects sont souvent exclusivement germanophones et l’Allemagne reste un important acteur économique pour la France : De nombreuses missions attendent des VIE maîtrisant bien cette langue, les chances de décrocher un VIE outre-Rhin sont élevées ! 

Selon la mission envisagée, les activités d’un VIE peuvent être très variées et il faut savoir prendre des initiatives, construire son travail, voire improviser, surtout dans un environnement inconnu et en contexte de crise sanitaire. Des expériences à l’étranger montrent généralement une bonne adaptation. 

Enfin, les profils polyvalents peuvent être appréciés, car de nombreuses capacités sont requises : En héritant d’un solide background atypique et en disposant de connaissances managériales, nous sommes capables de comprendre un secteur d’activité et des enjeux managériaux dus au développement d’entreprise et à la prise de décision.

 

Quels sont les avantages à faire un VIE ?

Le VIE représente en premier lieu un challenge pour le volontaire et l’entreprise partenaire : s’établir professionnellement à l’étranger. Les missions proposées sont souvent ambitieuses et donnent des responsabilités au jeune diplômé, qui ne se verrait pas forcément offrir une telle confiance en restant en France. J’ai pu ainsi faire l’expérience du salarié autonome en prenant mes propres décisions tout en développant l’ADN de l’entreprise que je représente à l’étranger, à ma façon. 

Très concrètement, le volontariat offre en plus un cadre administratif simplifié pour s’intégrer dans un autre pays : L’assurance santé est française et nous couvre à l’international, l’indemnité est versée par Business France, qui est alors garant d’un index similaire à tous les VIEs de votre ville (sécurité financière) et des interlocuteurs vous suivent tant en France qu’en Allemagne pour que votre mission se déroule au mieux. Un logement peut même être mis à disposition du volontaire dans certains pays.

 

Vous avez fait votre VIE en Allemagne, le pitch de votre mission ? un mot sur l’entreprise ?

Mon objectif est de développer le marché allemand d’Empreinte signalétique, qui fabrique tous types de supports pour informer et guider l’usager dans un lieu (panneaux d’informations et d’interprétation, enseignes lumineuses, tables d’orientations…). Je gère tant l’aspect commercial, en allant à la rencontre de prospects, que communicatif, en rédigeant des newsletters et en participant à des séminaires ou des salons, ou encore gestion de projet en organisant les chantiers de pose de panneaux et en faisant le lien entre les idées de nos clients et les retours de nos designers et des ateliers en interne. Etant issue d’une PME, je suis l’unique antenne en Allemagne et endosse donc tous ces rôles à la fois avec ce poste de Business Developer.

 

Vous venez d’obtenir le Grand Prix VIE Allemagne dans votre rôle de Business Developer ! Toutes nos félicitations ! Racontez-nous comment ça s’est passé :

Le Grand Prix VIE est une belle distinction, qui s’est faite sur la base d’une vidéo de 3 minutes dans laquelle nous devions nous présenter avec notre parcours personnel, expliquer notre mission actuelle et faire le portait de l’entreprise. J’ai ensuite été conviée à un entretien individuel en ligne pour parler plus amplement de mon rôle de Business Developer et mon expérience semble avoir convaincu le jury qui m’a décerné le 1er Prix ! Outre le prix, j’ai surtout réalisé cette vidéo pour faire le point après plus d’un an et demi de VIE et garder un souvenir de cette mission si particulière dans mon cursus. J’ai aussi la chance de témoigner le 14 juillet à l’ambassade de France à Berlin et de représenter ainsi la jeunesse qui ose s’aventurer et tenir bon hors de France malgré la complexité du contexte actuel.

 

Que retenez-vous de votre formation à l’EM Strasbourg ? que vous a apporté votre formation MAE dans cette expérience ?

Grâce au MAE, j’ai pu me bâtir un premier bagage managérial et comprendre comment fonctionne une entreprise sur de nombreux plans, alors que je n’avais que des références de cabinet d’architecture en termes de structure de travail. En prenant du recul sur mon parcours et en rencontrant d’autres étudiants issus de filière diverses (biologie, ingénierie, chimie, droit, personne en reconversion…), j’ai été plus consciente de mes forces, comme ma capacité à aborder la nouveauté, et des particularités de mon profil d’architecte. Ceci m’a poussé à postuler pour ce VIE chez Empreinte Signalétique, à la recherche d’un volontaire venant du monde de l’aménagement et du design avec une coloration managériale. Enfin, le stage final de MAE a fait office de période d’intégration avant mon VIE : J’ai pu alors passé 3 mois à Toulouse pour m’imprégner de la culture d’entreprise et préparer cette mission à travers mon mémoire qui traite du rôle de Business Developer comme intrapreneur.

 

Quel(s) souvenir(s) gardez-vous de votre école ? 

Le slogan « be distinctive » reprend selon moi bien l’esprit que j’ai pu côtoyer pendant mes 6 mois de cours à l’EM. Nous étions une promotion de 20 personnes certes très hétéroclites, mais qui avaient beaucoup à s’apporter et les débats ont souvent été riches. J’avais un rôle parfois plus créatif au regard de mes études d’architecture dans cette classe qui permettait de mettre en avant les facilités de chacun.


Quels sont vos projets aujourd’hui? 

Ma période de VIE touchant à sa fin, nous allons créer la filiale allemande en août pour que je puisse continuer à représenter Empreinte depuis Berlin, sous contrat allemand. J’envisage donc de rester en Allemagne et de poursuivre le partenariat avec cette entreprise au-delà de ce VIE, en prenant de nouvelles responsabilités managériales. Cette expérience offre d’incroyables perspectives professionnelles.

 

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui souhaiteraient suivre la même voie que vous ?

Je conseillerais d’assumer son parcours et de tirer profit de toutes les expériences qui ont rendu notre parcours d’études unique ! En prenant conscience de toutes les compétences que j’avais acquises, tant dans les langues que la créativité et la gestion du temps, de projet architectural, j’ai pu me rendre compte que j’étais capable de travailler en autonomie dans un pays étranger et de concilier dans mon cas rigueur allemande et inventivité française, ce qui est important dans un monde du travail où les relations inter-pays sont primordiales voire inévitables pour se développer.

 

Pensez-vous que cette expérience du VIE soit un accélérateur de parcours ?

Ce VIE m’a offert une mission emprunte de liberté et de confiance, ce qui n’est peut-être pas forcément le cas pour beaucoup de premier job une fois sorti des études. Il m’amène à prendre des décisions, du recul par rapport à leurs conséquences et donc à bâtir avec mon équipe à Toulouse un plan de développement pour l’Allemagne. Des questionnements managériaux et stratégiques se posent déjà à mon échelle, ce qui m’incite à me positionner en entrepreneuse et ainsi à gagner en maturité.

 

Que vous reste-t-il à apprendre ?

Maintenant que l’aventure Empreinte se lance, il faut encore m’armer de patience et continuer à croire en ce projet qui doit s’envisager au long terme pour réussir. Alors que des études s’envisagent de façon souvent cyclique (Licence en 3 ans, Master en 2), un déploiement à l’export demande beaucoup d’efforts et de temps avant de pouvoir récolter les fruits d’un travail acharné. Se remettre en question régulièrement permet de garder le cap et de rester efficace pour aboutir à un projet plus stable et rentable.

 

Votre linkedIn: https://www.linkedin.com/in/gaelle-bard-empreinte/

Post lindedIn sur le VIE de Gaëlle : https://www.linkedin.com/posts/charlotterappeneau_retour-sur-le-grand-prix-vie-allemagne-activity-6815241002404593664-liiR 

Par Stéphanie Lesault

J'aime
2311 vues Visites
Partager sur

Commentaires0

Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.

Articles suggérés

PORTRAITS ALUMNI

Portrait de Sandrine Rijobert

SN

Smeeta Nozius

01 juillet

PORTRAITS ALUMNI

Portrait de Priscillia Routier Trillard

SN

Smeeta Nozius

22 juin

2

PORTRAITS ALUMNI

Portrait de Samuel Zouaghi

SN

Smeeta Nozius

01 juin